Dire “non” à son enfant
Passage obligé de l’éducation, vous avez forcément été – ou allez être – confronté en tant que parent à l’interdiction du “non”. Comment dire “non” à son enfant ? Dans quelles circonstances ? Quelles limites poser à son jeune enfant ? Ô P’tit Môme vous éclaire sur la question.


Pourquoi dire “non” à son enfant ?
Lui dire “non” aide avant tout votre enfant à mieux tolérer la frustration, une capacité qui lui sera essentielle en grandissant. En étant confronté à des interdits et des refus dès son plus jeune âge, l’enfant gagnera en autonomie et apprendra à mieux gérer ses émotions. Dire “non” va en effet apprendre à l’enfant qu’il ne peut pas toujours vivre dans la facilité.
Contrairement à ce que certains parents pensent, ne pas dire “non” à votre enfant ne le rendra pas plus heureux. Dire “non” à son enfant, c’est avant tout lui montrer des limites. C’est l’aider à prendre conscience de ses propres limites (en termes de capacités et de sécurité par exemple), mais également des limites en général (notamment au niveau des relations sociales). Vous lui posez ainsi un cadre de vie qui le rassure : un enfant à qui on n’impose aucune limite est plus anxieux. Sans limites claires, l’enfant se sentira toujours responsable des conséquences de ses actions, puisqu’il aura pris la décision de le faire tout seul (contrairement aux enfants qui demandent la permission avant de faire quelque chose, et qui se reposent donc sur l’aval de leurs parents).
Le fait de dire “non” à une envie ne fera que différer la satisfaction de l’enfant, en en renforçant d’autant plus la valeur au moment où elle lui sera accordée.
En allant toujours dans le sens de l’enfant sans lui poser de limites l’empêchera d’avoir un modèle sur lequel se baser pour adapter son comportement. Vous voir poser des limites lui fera comprendre qu’il peut lui aussi en poser quand il l’estime nécessaire (vis-à-vis d’autres enfants ou adultes par exemple). L’enfant doit se sentir autorisé à dire non, notamment pour sa vie future.
Comment dire “non”
Il est donc important de dire “non” à son enfant à certains moments, mais il faut le faire d’une manière appropriée.
Au moment de dire “non”, expliquez-lui la raison de votre interdiction pour l’aider à mieux comprendre votre décision, et donc à la respecter plus facilement. Une fois que vous lui avez expliqué, proposez-lui une alternative, pour qu’il soit moins frustré et ne se sente pas démuni face à votre refus.
En ce qui concerne le ton à utiliser, préférez dire “non” calmement si la situation le permet. Essayez également d’éviter toute ambiguïté avec l’enfant : ne lui dites pas “non” en rigolant ou en souriant lorsqu’il s’agit d’un réel interdit, au risque de le désorienter. Toutefois, en cas de danger immédiat, n’hésitez pas à apposer un “non” ferme pour stopper l’enfant dans son geste.
Lorsque votre enfant réagit bien à un refus, n’hésitez pas à le féliciter pour l’inciter à recommencer. Vous lui montrerez ainsi qu’un refus ne doit pas forcément entraîner un conflit.
Le fait d’énoncer dès son plus jeune âge les règles et les limites que vous souhaitez mettre en place facilitera leur compréhension et leur mise en pratique par l’enfant. En grandissant, vous pouvez même essayer de questionner votre enfant sur sa demande : “Est-ce que tu penses que c’est une bonne idée compte tenu des circonstances ?”. S’il se rend compte tout seul que ce n’est pas le cas, il comprendra plus facilement votre refus.
Dans quelles circonstances imposer le “non”?
Certaines circonstances justifient davantage l’utilisation du “non” que d’autres. Dès que votre enfant est bébé, il est important de réfléchir aux règles que vous souhaitez mettre en place par la suite, puis de les appliquer avec constance. Vous pourrez ainsi centrer vos refus catégoriques sur certaines situations.
En effet, dire “non” trop souvent à votre enfant risque de diminuer la valeur de cette interdiction. Si votre refus est trop systématique, il risque de se sentir trop frustré et d’être amené à braver les interdits trop nombreux que vous lui imposez. En grandissant, il pourrait se sentir empêché d’exprimer ses envies et finir par se laisser guider par les envies des autres.
Afin de différencier les contextes où l’interdiction s’impose et ceux où ce n’est pas le cas, commencez par identifier s’il s’agit d’un besoin ou simplement d’une envie. Si votre enfant exprime un besoin (faim, soif, propreté, affection), ne le lui refusez jamais, notamment au cours de la première année. À cet âge, il est incapable de faire des “caprices”, et il est important de respecter les besoins qu’il exprime.
Mon enfant défie l’autorité
Il peut arriver que l’enfant défie l’autorité des parents. Si votre enfant ne respecte pas le “non”, vous pouvez le laisser essayer (si la situation ne présente pas de risque pour lui), en lui disant par exemple : “Si tu fais cela, tu risques de te faire mal. Je t’aurais prévenu.”. S’il se rend compte de lui-même que c’était effectivement une mauvaise idée et qu’il aurait mieux valu qu’il vous écoute, il accordera par la suite davantage de valeur au “non” que vous aviez essayé d’imposer.
Si votre enfant fait souvent des crises en cas de refus de votre part, ne laissez pas ce comportement vous empêcher d’imposer votre autorité. Gardez votre calme, dites-lui “non” en lui expliquant pourquoi et ne cédez surtout pas à sa crise. Si vous ne posez pas vos limites, cela risque d’empirer les choses : votre enfant va finir par croire qu’il est au-dessus de toute limite. Si vous cédez, il sera encouragé à continuer, puisque ce comportement n’entraîne aucune conséquence, au contraire : il lui permet de prendre le dessus sur votre autorité en balayant le refus que vous aviez tenté d’apposer.